Hygiène au cabinet dentaire

L’aseptie

Nous vivons tous au contact de milliards de micro-organismes que nous échangeons avec d’autres êtres vivants. Nos organismes s’adaptent en permanence aux conditions naturelles de la vie, renouvellent leurs défenses dans un environnement lui-même en constante évolution. Pour autant, Il ne faut pas sous-estimer les risques de contact avec des agents infectieux dans des lieux plus exposés du fait de leur activité spécifique.


L’immense travail récent effectué dans les Hôpitaux pour limiter les contaminations par des bactéries et virus pathogènes est moins connu que les maladies nosocomiales (du grec nosos, maladie et komein, soigner) qui surviennent lorsque la chaîne de prévention et de traitement ont été mises en défaut.


L’asepsie, rappelons-le, est une méthode préventive qui s’oppose aux infections par l’absence de tout germe microbien dans un environnement donné. Dans un milieu ouvert au public, comme un Cabinet Dentaire ou un hôpital, l’absence en tous endroits du moindre germe microbien est inconcevable. Or, certains actes chirurgicaux exigent l’absence de tout risque de contamination. C’est le cas lors de la pose d’un implant, il y a pénétration des tissus profonds. Il ne suffit pas de stériliser les instruments chirurgicaux avec le plus grand soin s’ils doivent être mis en œuvre dans un milieu ouvert. Une menue contamination bactérienne suffit pour expliquer le rejet d’un implant ; il est souvent la conséquence d’une insuffisante asepsie dans les salles de soins conventionnelles. Si on ne conçoit pas de pratiquer une intervention chirurgicale ophtalmologique, par exemple, en dehors d’un bloc chirurgical, pourquoi en serait-il autrement pour une intervention chirurgicale sur un maxillaire ?


Le bloc opératoire

C’est la raison pour laquelle je considère indispensable de pratiquer certains actes dans un véritable bloc opératoire distinct de ma salle de soins. L’accès à ce bloc ne peut lui-même être direct, faute de quoi il serait contaminé dans des conditions voisines de celles de la salle de soins. Le concept d’asepsie progressive fonde l’organisation de mon Cabinet. Il consiste à créer des zones de niveau progressivement mieux traitées, séparées les unes des autres par des portes constituant des interfaces entre les différentes sections. Un premier sas sépare la rue du hall d’entrée et de la salle d’attente. Un deuxième de la salle d’attente à la salle de soins. Enfin un troisième accueille le patient en dernière approche de la zone d’asepsie maximale. Le patient y dépose ses affaires personnelles avant d’être invité à passer les habillements opératoires. Il peut alors pénétrer dans le sas du bloc dernière interface avant le bloc. Les meilleures conditions d’asepsie sont ainsi réalisées. Le bloc opératoire est organisé suivant le concept de la salle vide et dans le souci de réunir les conditions optimales d’ergonomie.

Tout patient peut lui-même être atteint d’une pathologie virale, il ne doit courir le risque ni de recevoir une contamination nouvelle, ni de la transmettre à l’équipe soignante ni à un autre patient. L’organisation décrite répond aux obligations de sécurité qu’un Cabinet moderne se doit d’offrir à toutes les parties en présence. A noter que depuis le trottoir de la rue, le trajet s’effectue sur un même niveau, et que le passage des portes est aux normes prévues pour handicapés.


 

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